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Thomas avait la flamme

08/05/2024

Il a fallu un peu de temps à Benjamin Thomas, mercredi au pied du podium installé à Lucques, pour réaliser la portée de sa victoire au bout de la 5e étape du Giro d’Italia. “C’est incroyable”, lâchait le Français, auteur du premier succès de l’année pour l’équipe Cofidis. “J’ai vu la joie de mes équipiers après la ligne, ça n’a pas de prix.” Voilà pour les copains.

Quelques instants plus tard, la portée de cette victoire, la plus grande de sa carrière sur route (il est également champion du monde sur piste), le rattrapait. Les larmes perlaient pour ce succès riche en symboles. Né dans le Tarn, Thomas est italien d’adoption depuis qu’il réside à Brescia avec sa compagne Martina Alzini. Il y voit un signe du “destin”. Et il s’est imposé le jour de l’arrivée de la flamme olympique en France, à quelques semaines des Jeux, où l’on attend dans le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines.

Assis à côté de Thomas, le tout jeune Jonathan Milan (Lidl-Trek), plus habitué des podiums du Giro, ne manquait pas de chambrer celui qu’il affronte régulièrement sur la piste. L’Italien était encore le premier des sprinteurs aujourd’hui à l’arrivée. Mais il a buté à 11 secondes du Français et de ses compagnons d’échappée, auteurs d’un sacré numéro dans le final lucquois.

Le grand coup

L’équipe Cofidis avait montré ses intentions dès le départ de Gênes. Premier attaquant du jour : Harrison Wood, pour un coup d’épée dans l’eau. Simon Geschke prenait ensuite l’échappée avec Lewis Askey (Groupama-FDJ), Mattia Bais (Polti Kometa) et Manuele Tarozzi (VF Group-Bardiani CSF-Faizanè)… Mais les équipiers de Kaden Groves (Alpecin-Deceuninck) avaient décidé de durcir la course dans la longue ascension du Passo del Bracco (3e cat., sommet au km 62,1).

Fabio Jakobsen (DSM-Firmenich PostNL) était rapidement distancé, et il en allait de même pour Tim Merlier (Soudal Quick-Step), Fernando Gaviria (Movistar) et Caleb Ewan (Jayco-AlUla) à l’approche du sommet… Tout le monde se retrouvait dans la descente : échappés, peloton et coureurs distancés.

Il restait encore la moitié de l’étape à parcourir, et Benjamin Thomas flairait le grand coup en sortant à 77 kilomètres de l’arrivée, flanqués d’Enzo Paleni (Groupama-FDJ), Michael Valgren (EF Education-EasyPost) et Andrea Pietrobon (Polti Kometa). L’écart n’a jamais dépassé 1’40’’. Mais après un final haletant, dans lequel les équipes de sprinteurs regrettaient les forces lâchées en début d’étape, il en restait 11 sur la ligne lorsque Thomas exultait.

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