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Sterrato, amore infinito

04/03/2025

Le gravel est de mode… Le “sterrato” (“terre battue”) fait partie intégrante du cyclisme sur route qui, depuis le tournant du 20e siècle, n’a eu de cesse de se tourner vers les chemins de traverse pour conquérir de nouveaux territoires et transcender la légende de la Petite Reine, aussi délectable que détestable lorsqu’elle s’embourbe ou que la poussière emplit l’air.

C’était le cas sur les tout premiers Giro, il y a plus de cent ans. À l’époque, de nombreuses routes n’étaient pas encore asphaltées. Ce sera encore le cas début mars, sur les Strade Bianche (8 mars), et en mai, lorsque la 9e étape du Tour d’Italie 2025 (18 mai) arrivera à Sienne, après avoir dépassé une trentaine de kilomètres de “chemins blancs”.

Comme chaque année depuis 2007, la “Classique du Nord la plus méridionale” sera un sommet du début de saison. Et l’étape du sterrato sera une des plus spectaculaires, visuellement et sportivement, de la 108e édition de la Corsa Rosa.

Le sterrato, terre de Campionissimi

Depuis toujours, les champions s’aguerrissent et s’affirment sur ces routes à part. Campionissimo originel, Costante Girardengo a développé son moteur en faisant à vélo l’aller-retour d’une cinquantaine de kilomètres entre Novi Ligure et Tortona. Au bout de la route empierrée, il travaillait dans les usines Alfa et recueillait les conseils de Giovanni Cuniolo, champion d’Italie sur route en 1906, 07 et 08.

Ma gloire en tant que coureur – puis-je dire cela ? – est née sur ce ruban blanc qui unit Novi à la ville de Cuniolo“, estimait celui qui avait remporté le Giro 1919, le premier de l’après-Guerre, sur des routes et des territoires encore dévastés.

Vainqueur de 30 étapes sur le Giro, “Gira” fut ensuite dépassé par Alfredo Binda (41 étapes), qui signait son premier grand exploit en 1923… sur la route empierrée du Mont Chauve d’Aspremont.

Les exemples sont innombrables, alors citons le plus emblématique : c’est également sur le sterrato des Dolomites que Fausto Coppi signait ses plus grands exploits, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, une trentaine d’années après les conquêtes de Girardengo.

Une affaire moderne

Le bitume a depuis largement recouvert les routes italiennes, mais la Corsa Rosa continue de célébrer le sterrato. Parmi les grands exploits de ces dernières éditions, Chris Froome s’envolait sur le Colle du Finestre (Cima Coppi de l’édition 2025) pour un exploit renversant à Bardonecchia. Quatre ans plus tard, Egan Bernal s’offrait la Maglia Rosa à Campo Felice avant d’enfoncer le clou à Montalcino, où se révélait le Suisse Mauro Schmid.

Il n’y a pas de hasard : avant de renaître sur le sterrato, Bernal avait fait ses premières gammes en VTT. Quant à Schmid, il était un touche à tout, de la piste au cyclo-cross, avant de se révéler sur les chemins blancs de Toscane. Parmi leurs victimes, le Belge Remco Evenepoel et le Français Geoffrey Bouchard sont bien moins habitués de ces atmosphères poussiéreuses. “Ne me parlez pas de gravel !”, pestait Bouchard à l’arrivée.

La tendance ne va pas dans son sens… Un nouveau secteur (Serravalle, long de 9,3km) fait même son apparition cette année, aussi bien sur les Strade Bianche (éditions féminine et masculine) que sur le Giro. “Pour la première fois, on dépassera les 50 [pour les femmes] et 80 [pour les hommes] kilomètres de gravel“, souligne Mauro Veni, directeur du cyclisme pour RCS Sports.

“Ça donne des courses très particulières”, sourit la Toscane Vittoria Guazzini (FDJ-Suez). “Tout le monde veut être devant, cela rend la journée plus stressante mais ça fait aussi tout le charme de ces courses, avec un prestige que tout le monde reconnaît.”

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