Qui se souvient du Polonais Lech Piasecki ? C’était un très bon coureur, champion du monde amateur en 1985, vainqueur de cinq étapes du Giro d’Italia et de deux Trofeo Baracchi, l’un d’entre avec Giuseppe Saronni. Pour se distinguer, il portait une moustache qui le rendait sympathique aux yeux de beaucoup.
Lors du Giro d’Italia 1989, il a remporté deux étapes, en commençant pas un contre-la-montre de 36,8 km, Pesaro-Riccione, qui le voyait dominer le Néerlandais Erik Breukink, qui a ensuite remporté la Maglia Rosa, de 25 secondes et Stephen Roche de 33 secondes. C’est la 10e étape, et ce jour-là, pour la première fois, les ambitions de Laurent Fignon commencent à se dessiner. Après son doublé magique sur les Tours de France 1983-1984, le Français aux longs cheveux blonds peinait à retrouver les sommets sur les Grands Tours.
Mais en cette année 1989, on reconnaissait le champion qui avait enchanté le monde, et à Riccione, il montait pour la première fois sur le podium provisoire de l’épreuve. Quatre jours plus tard, sur la route de Corvara, Breukink s’effondra et Fignon s’envola vers la Maglia Rosa, qu’il conserva jusqu’à l’arrivée à Florence.
Ce fut le dernier grand triomphe de Fignon, victime quelques semaines plus tard d’un des dénouements les plus cruels de l’histoire du sport, lorsque le Maillot Jaune (et un doublé Giro-Tour légendaire) lui échappa pour 8 secondes (!) dans le contre-la-montre final, qui couronnait Greg LeMond.
Le succès de Fignon au Giro d’Italia est, à ce jour, l’avant-dernière victoire d’un coureur français sur un Grand Tour. Depuis 1989, le seul à avoir remporté une course par étapes de trois semaines est Laurent Jalabert, sur la Vuelta 1995.
