À 17h48, le 27 mai 2023, le temps s’est arrêté et le silence s’est fait sur le Monte Lussari. “Pas encore, pas cette fois”, ont pensé les milliers de supporters qui rugissaient quelques instants plus tôt sur ce nouveau sommet du Giro. Beaucoup étaient venus de la Slovénie voisine, avec leurs drapeaux et étendards. Tous étaient là pour vivre un moment historique, la conclusion, peut-être, d’un cycle entamé un 6 mai, sept ans plus tôt.
Le Giro d’Italia 2016 s’est élancé d’Apeldoorn avec un contre-la-montre escorté par la foule Oranje. Le roi Guillaume Alexandre donne le départ et c’est l’un de ses sujets, Tom Dumoulin, qui est le grand favori du jour. La fête est prête mais il y a toujours quelqu’un pour la gâcher. Fallait-il s’attendre au coup de tonnerre ? Il était difficile d’imaginer en fauteur de troubles un jeune hommes de 26 ans, venu récemment au cyclisme professionnel et auteur à cette occasion de ses premiers tours de roues sur un Grand Tour. Et pourtant, Primož Roglič se révélait au monde entier avec un contre-la-montre presque parfait et un temps que Dumoulin a battu d’un centième seulement.