Avec un an de retard, si tout se passe comme prévu, Wout Van Aert fera enfin ses débuts au Giro d’Italia. L’année dernière, une terrible chute sur les routes d’À travers les Flandres lui avait rompu les os (clavicule, côtes, sternum) et avait privé la Corsa Rosa d’une star à même d’animer la course sur tous les terrains tout en privant le Belge de l’opportunité de découvrir une nouvelle épreuve, un nouvel environnement et de nouveaux objectifs.
Wout a de la suite dans les idées et, 12 mois plus tard, le revoici avec de nouveaux rêves roses en tête. Un champion de sa trempe se rend nécessairement en Albanie avec de grandes ambitions. Et en plus du Belge, la Visma | Lease a Bike comptera également sur Olav Kooij pour les emballages massifs et sur Simon Yates pour le classement général.
“Dans les sprints, je serai le poisson pilote de Kooij, donc il sera difficile pour moi de me battre pour la Maglia Ciclamino”, avait admis Van Aert cet hiver. “Le rêve, cependant, est de porter la Maglia Rosa lors des premières étapes, sans nécessairement chercher à le garder pendant deux semaines, car cela pourrait m’empêcher de disputer des victoires d’étape. Et moi, au Giro, j’aimerais vraiment gagner plus d’une étape.” Après de telles déclarations d’intention, on l’attend en grande forme en mai. Espérons qu’il pourra trouver “la meilleure condition de sa vie”, comme il le disait l’an dernier avant de s’écraser sur le bitume flamand.
Si beaucoup le considèrent, à tort, comme un éternel second, l’Italie l’admire comme un vainqueur d’exception. Van Aert a remporté les deux courses d’un jour les plus prestigieuses du printemps, Strade Bianche et Milano-Sanremo (deux épreuves qu’il a remportées en août 2020, lorsque la pandémie de Covid-19 avait rebattu le calendrier), ainsi que deux étapes de Tirreno-Adriatico, et c’est également sur les chemins de terre toscans qu’il avait révélé l’étendu de son potentiel sur route. En 2018, lors de l’édition la plus boueuse de l’histoire de l’épreuve, il avait terminé 3e, sous les couleurs de Vérandas Willems-Crelan, et sa débauche d’énergie sur la Via Santa Caterina avait marqué les esprits. Il avait déjà remporté une poignée de semi-classiques, mais cette performance l’avait fait entrer dans une autre dimension, par delà les frontières de la Belgique et du cyclo-cross.
Depuis, les tifosi savent qu’il lutte jusque’à l’agonie. L’affection entre le champion et l’Italie semble mutuelle – Wout a l’habitude de passer ses vacances dans la Botte… Mais sur le Giro, il est attendu dans son style flamboyant, avec de multiples attaques pour offrir du spectacle tous les jours. Surtout sur la route de Sienne, qu’il retrouvera lors de la 9e étape ?