Tadej Pogačar est un Cannibale, dans la droite lignée d’Eddy Merckx, dont il a repris l’an dernier la triple couronne Giro – Tour – Mondiaux. Il est aussi (surtout ?) un extraordinaire animateur, qui a rythmé chacune de ces conquêtes par des attaques dévastatrices, et qui prolonge le divertissement (le sien et celui des spectateurs enthousiastes) sur les classiques. La semaine dernière, c’était Milano-Sanremo, où il a encore fait exploser les schémas de course traditionnels en lançant les grandes manoeuvres dans la Cipressa. Dans quinze jours, ce sont les pavés de Paris-Roubaix qui pourront observer la grandeur du porteur de l’arc-en-ciel, plus déchainé encore sur les Monuments.
Que diable va-t-il faire dans l’Enfer du Nord ? Le vélodrome de Roubaix n’a plus couronné un vainqueur sortant de Grand Tour depuis le triomphe de Bernard Hinault en 1981, un peu moins d’un an après le deuxième de ses trois sacres en Rosa. Dans le Nord, le Blaireau succédait à Francesco Moser, triple vainqueur de 1978 à 1980 avant de remporter le Giro en 1984… Pogačar n’a encore jamais affronté Paris-Roubaix mais ses références sur les pavés et sur les Monuments, conjuguées à son aura de fuoriclasse, en font déjà un favori pour la prochaine édition.