Depuis 1989, le Giro d’Italia n’avait pas dessiné une arrivée en montée dès le deuxième jour… En 2024, les pentes mythiques du Santuario di Oropa confirment la difficulté historique de cette Grande Partenza. Leparcours file de San Francesco al Campo au sanctuaire sur 161 km avec les montées vers Oasi Zegna, qui en mai nous réservera une splendide floraison de rhododendrons (roses, bien sûr), et de Nelva, mais le plat de résistance est évidemment la montée finale d’Oropa, avec ses 11,8 km à 6,2 % pour exposer les prétendants au classement général dès les premiers tours de roue.
La montée d’Oropa est irrémédiablement associée à Marco Pantani, d’autant plus que nous célébrons cette année le 25e anniversaire de l’envolée triomphale qui a inscrit le Pirate encore un peu plus dans la légende. L’incident mécanique, l’offensive de ses rivaux au moment où il s’arrête, puis la remontée, un adversaire après l’autre, jusqu’à ce qu’il se retrouve seul en tête et remporte l’étape, sans exulter. “Je ne pensais pas les avoir tous rattrapés…”
En tout, la Corsa Rosa a installé sa ligne d’arrivée sur ces hauteurs à six reprises ; la première fois en 1963, pour un succès de Vito Taccone ; le sanctuaire a ensuite attendu 30 ans pour faire son retour. Lors de l’avant-dernière étape du Giro d’Italia 1993, remportée par l’échappé Massimo Ghirotto, Miguel Indurain a souffert face à l’assaut de Piotr Ugrumov dans la montée vers Oropa. À l’arrivée, le Navarrais conservait sa Maglia Rosa au prix d’un tel effort qu’il devait s’accrocher aux barrières pour ne pas tomber de fatigue. Et que dire de 2017 ? À l’occasion de la dernière arrivée du Giro au sanctuaire, Tom Dumoulin et Nairo Quintana avaient animé l’étape.
Le puissant Néerlandais portait la Maglia Rosa et, ce jour-là, il a non seulement réussi à repousser les attaques attendues du Colombien, mais il a également remporté l’étapea avec une accélération irrésistible dans le dernier kilomètre pour faire flancher son rival Escarabajo. Cette édition du Giro a été particulièrement serrée. Dumoulin, Quintana et Nibali se sont livrés à une lutte acharnée étape après étape, jusqu’à ce que le “papillon de Maastricht” remporte le Trofeo Senza Fine.