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    Le jour de Valentin

    14/05/2024

    La France a visiblement annexé la Campanie, douce région du sud italien qui s’étend depuis le mont Vésuve jusqu’aux hauteurs des Apennins. Plus précisément, deux frères ont conquis ces terres : Aurélien Paret-Peintre, vainqueur l’an dernier au Lago Laceno, et son cadet Valentin, qui a pris son tour mardi à Cusano Mutri, sur les hauteurs de la Bocca della Selva, à une centaine de kilomètres du lac qui avait accueilli le triomphe de l’aîné. Le tout après être passé par Guardia Sanframondi, où Victor Lafay s’était imposé il y a trois ans.

    Au soir de la 10e étape du Giro 2024, partie de Pompéi, le plus jeune des Paret-Peintre (23 ans et 4 mois) devient également le troisième plus jeune Français à s’imposer sur la Corsa Rosa, dans le sillage de René Debenne (21 ans et 1 mois) et Martial Gayant (21 ans et 6 mois). Et dans son propre sillage, on retrouvait Aurélien, qui avait également pris la bonne échappée du jour et complétait le top 5 à l’arrivée. Encore plus proche, Romain Bardet (DSM-Firmenich PostNL), inspiration de jeunesse de Valentin Paret-Peintre, finissait deuxième.

    "J’ai grandi en regardant Romain Bardet"

    On aurait pourtant pu croire que la Bocca della Selva allait rejoindre le royaume slovène, au bout d’une offensive menée non pas par Tadej Pogačar, porteur serein de la Maglia Rosa, mais son compatriote Jan Tratnik (Visma-Lease a Bike). Rouleur increvable, il s’était lancé dans un numéro à sa mesure : un long solo lancé dans la foulée de l’Intergiro pour surprendre ses 26 compagnons d’échappée.

    Tratnik est parti à 37 kilomètres de l’arrivée. Seuls Bardet et Paret-Peintre (Valentin) l’ont revu dans le final. Les deux Français ont collaboré à la poursuite du Slovène. Puis Paret-Peintre a déployé ses ailes dans les 3 derniers kilomètres pour reprendre Tratnik et distancer Bardet.

    Le jeune grimpeur vivait un moment unique. “J’ai grandi en regardant Romain Bardet se battre pour le podium au Tour de France”, rappelait-il. “Il m’a fait rêver de devenir cycliste professionnel.” Le “vétéran” pouvait lui aussi sourire. Après une première semaine remplie de galères, il se relance. “Les étapes qui me conviennent arrivent”, promet-il.

    Pour l’instant, il se replace au général (7e, à 4’57” de Pogačar). Mais le Français, déjà vainqueur d’étapes sur le Tour et la Vuelta, veut compléter sa collection avec un bouquet sur le Giro. Il compte désormais trois places de deuxième (à Cortina d’Ampezzo, au Blockhaus et à la Bocca della Selva). Quel coin d’Italie ira-t-il annexer ?

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