Giro d’Italia 2024 : la 107e édition présentée

Le Giro file ensuite en Ligurie (Acqui Terme-Andora 187 km) puis en Toscane (Genoa-Lucca 177 km) avant une série d’étapes exigeantes et, dans certains cas, potentiellement décisives. Les coureurs affronteront une étape vallonnée, un contre-la-montre individuel et une étape de montagne avec arrivée en montée. Dans l’ordre : Viareggio-Rapolano Terme (177 km) avec environ 12 km de secteurs gravel dans le final, en partie déjà vues lors des Strade Bianche. Vient ensuite Foligno-Perugia, un contre-la-montre individuel (37,2 km) avec les 4 derniers kilomètres en montée pour atteindre le centre historique, en touchant les lieux les plus célèbres de l’Ombrie liés à Saint François, comme Assise et Spello. Puis une nouvelle arrivée en montée, à Prati di Tivo (Spoleto-Prati di Tivo 153 km), qui a déjà été le théâtre d’étapes de Tirreno-Adriatico à plusieurs reprises. Depuis Spoleto, nous traversons les Apennins ombriens pour arriver au massif du Gran Sasso. Avant la journée de repos, la caravane arrive à Naples (Avezzano-Napoli 206 km), sur la Via Caracciolo, avec un sprint potentiel.

Après la journée de repos, la course repart de Pompéi pour une étape qui présente une montée inédite (Pompei-Cusano Mutri [Bocca della Selva] 141 km) et qui s’associe aux trésors archéologiques et paléontologiques de la région. Pompéi et Longola, dans la zone de départ, évoquent l’histoire romaine et la vie quotidienne jusqu’à l’éruption du Vésuve. Pietraroja, à quelques dizaines de kilomètres, raconte le bébé dinosaure “Ciro” retrouvé fossilisé pratiquement intact, qui a permis d’apprendre beaucoup de choses sur le monde d’il y a 65 millions d’années.

Francavilla al Mare devrait accueillir un sprint bien mérité (Foiano di Val Fortore-Francavilla al Mare 203 km) avant l’étape des “muri di Fano” (Martinsicuro-Fano 183 km). Une étape sélective caractérisée par les “petits murs” de la région des Marches, avec des dénivelés élevés mais pas extrêmes, qui devrait permettre à un peloton réduit de se disputer la victoire d’étape.

Un autre sprint est attendu lors de l’étape Riccione-Cento (179 km), qui traverse les zones dévastées par les inondations de mai 2023. Le week-end offre deux étapes très exigeantes : Castiglione delle Stiviere-Desenzano del Garda, un contre-la-montre individuel de 31 km, et Manerba del Garda-Livigno (Mottolino), un parcours de 223 km avec un final en montée inédit. Le contre-la-montre est la dernière occasion pour les spécialistes de prendre l’avantage sur les grimpeurs mais, dès le lendemain, ces derniers auront la possibilité de renverser la vapeur. Pour atteindre Livigno, il faudra franchir 5200 m de dénivelé, avec l’interminable Forcola di Livigno dans le final (intrusion en Suisse) et l’arrivée à Mottolino, où les derniers 1800 m se déroulent sur l’asphalte le long d’une piste de ski avec une alternance de rampes à 18% et de courts tronçons presque plats.

Une nouvelle journée de repos et le Giro repart de Livigno pour l’étape de la Cima Coppi qui, en 2024, sera à nouveau le col du Stelvio avec ses 2758 m. L’étape Valgardena Livigno-Santa Cristina (Monte Pana) présente 4400 m de dénivelé positif et les 2 derniers kilomètres du Monte Pana n’offrent aucun répit sous les 10%. L’étape suivante, de Selva di Val Gardena à Passo Brocon, longue de 159 km, est l’une des étapes décisives de la dernière semaine. À l’exception du court tronçon entre Canazei et Predazzo, il n’y a que des montées et des descentes. Les coureurs escaladeront le Passo Sella et le Passo Rolle, qui ont fait l’histoire du Giro au début de l’après-guerre, avant d’affronter la montée du Passo Brocon sur deux versants. Celui du Canal San Bovo a déjà vu passer les Giro 1955-56-57 et 67. La montée depuis le Val Malene, avec le long tronçon à plus de 10% qui mène à l’arrivée, est inédite.

Le sprint vers Padoue (Fiera di Primiero-Padova 166 km) et l’étape de difficulté moyenne vers Sappada (154 km depuis Mortegliano avec Passo Duron et Sella Valcalda avant le final, en passant par Peonis où Ottavio Bottecchia est décédé) anticipent l’épreuve de force à Alpago-Bassano del Grappa (175 km avec deux ascensions du Monte Grappa depuis Semonzo, où Nibali a attaqué en 2010 et où Quintana a remporté un contre-la-montre en 2014). Grande Arrivo à Rome avec un circuit dans la ville éternelle.

• La Regione Piemonte accueille la Grande Partenza du Giro d’Italia pour la quatrième fois. En 1961, à l’occasion du Centenaire de l’Unification de l’Italie, le départ de Turin lançait une étape baptisée “Trittico Tricolore”, qui comprenait 3 circuits (blanc, rouge et vert et avait été remportée par Miguel Poblet. En 2011, pour le 150e anniversaire, l’étape Venaria Reale-Torino ouvrait le Giro avec un contre-la-montre par équipes remporté par HTC-Highroad. Marco Pinotti avait pris la Maglia Rosa. En 2021, le contre-la-montre à Turin avait consacré Filippo Ganna.
• Le 4 mai, jour de la 1re étape, marque le 75e anniversaire de la tragédie de Superga. La Corsa Rosa rendra hommage aux Invincibili du Grande Torino en passant par Superga.
• La montée du Santuario d’Oropa sera la Montagna Pantani du Giro d’Italia 25 ans après la victoire du Pirate.
• 45e arrivée d’étape à Naples, qui accueille une arrivée de la Corsa Rosa pour la troisième année d’affilée.
• On compte 7 départs inédits : San Francesco al Campo (2e étape), Foiano di Val Fortore (11e étape), Martinsicuro (12e étape), Castiglione delle Stiviere (14e étape), Manerba del Garda (15e étape), Santa Cristina Valgardena (17e étape) et Mortegliano (19e étape).
• On compte 6 arrivées inédites : Andora (4e étape), Rapolano Terme (6e étape), Cusano Mutri (10e étape), Desenzano del Garda (14e étape), Santa Cristina Valgardena (16e étape), et Passo Brocon (17e étape).
• Le Passo dello Stelvio est la Cima Coppi pour la 11e fois. Ses 2758 mètres sont l’altitude la plus élevée atteinte dans l’histoire du Giro d’Italia.
• Rome accueille le Grande Arrivo pour la sixième fois après 1911, 1950, 2009, 2018 et 2023.

Au cours de l’événement, le Trophée du Giro d’Italia Women, qui sera organisé cette année par RCS Sport, a également été présenté par les championnes Elisa Longo Borghini et Letizia Paternoster. La forme du trophée est celle du huit renversé, symbole de l’infini (∞) en mathématiques. Ce choix vise à représenter la passion infinie, les valeurs, les défis et les succès que la Corsa Rosa véhicule.