L’élève Tadej Pogačar (UAE Team Emirates) est parfois dissipé mais toujours brillant. Mardi, au lendemain de la dernière journée de repos de son premier Giro, le prodige slovène pensait “se reposer” encore un peu, si tant est que ce soit possible sur les routes historiquement piégeuses qu’on rencontre entre Livigno et le Val Gardena. Mais les conditions du jour ont tout changé. Et Pogačar a fini par ajouter un cinquième succès à son bulletin jusqu’à présent plus que parfait sur la Corsa Rosa.
Tout a commencé par d’intenses discussions. Face aux conditions météorologiques sur les hautes altitudes des Dolomites, trois options ont été étudiées jusqu’à ce que l’organisation du Giro, en accord avec les coureurs, déplace le départ de cette 16e étape à Lasa, pour un départ en début d’après-midi, sous la pluie, mais dans la plaine, à 118 km de l’arrivée sur les hauteurs froides mais praticables du Monte Pana.
“Il ne faudrait pas avoir de regrets ce soir”, prévenait Pogačar au départ, alors que des flocons de neige illustraient toute la problématique météorologique. Les accidents ont été évités, la course s’est bien déroulée avec un rythme des plus intenses et Pogi n’avait aucun regret à l’arrivée : “Cinq victoires, c’est une grande réussite pour moi.”
Même Giulio Pellizzari (VF Group-Bardiani CSF-Faizanè), dernier attaquant étouffé par le Slovène dans le dernier kilomètre, après une étape essentiellement animée par Julian Alaphilippe (Soudal Quick-Step) se précipitait pour féliciter le Slovène qui, en retour, lui offrait sa Maglia Rosa.
Pogačar signe même une réussite historique. Il faut remonter un demi-siècle d’histoire Rosa pour trouver trace de performances similaires : en 1974, José Manuel Fuente était le dernier coureur (hors sprinteurs) avant Pogačar à remporter cinq étapes sur un Giro ; l’année précédente, Eddy Merckx était le dernier à signer au moins quatre succès avec la Maglia Rosa sur les épaules.
